Le spectre de violentes inondations cet automne

 

Après été caniculaire, les pluies pourraient être encore plus violentes ces prochains mois. Il convient de bien mémoriser les 8 bons comportements à adopter qui peuvent vous sauver la vie

La température de la mer Méditerranée, anormalement élevée cet été avec 25 °C, voire plus enregistré un peu partout le long du littoral azuréen et varois, risque-t-elle d’aggraver les « épisodes cévenoles » ? Ces pluies d’une extrême violence qui s’abattent le plus souvent à l’automne sur l’ensemble de l’arc méditerranéen.

Canicule en été, fortes pluies en automne ?

Si Jean-Luc Marino, responsable du service prévision à Météo France, reste très prudent sur le sujet, Pierre Dartout, le préfet de la région Provence-Alpes-Côted’Azur, ne cache pas ses inquiétudes. « Le réchauffement des eaux maritimes peut faire craindre un automne difficile», assure le représentant de l’État, qui présidait, hier à Marseille, le lancement de la campagne d’information 2018 sur les pluies intenses méditerranéennes. Au météorologue qui tente encore de relativiser en expliquant que « la température de l’eau de mer n’est qu’un élément», Pierre Dartout rétorque, sèchement : «Si le terrain est rendu plus favorable du fait de la température élevée de la mer, la probabilité de connaître un épisode cévenol est plus importante ». Implacable logique. C’est que pour le représentant de l’État, qui connaît très bien le littoral méditerranéen français pour avoir été successivement préfet Ces dernières années, les départements du Var et des Alpes-Maritimes ont payé un lourd tribut aux pluies intenses méditerranéennes. Pour ne citer que les épisodes les plus meurtriers,  personnes sont mortes en juin  dans le Var,  en octobre  dans les Alpes-maritimes.

(Photo doc. Luc Boutria)

des Pyrénées-Orientales, de la Drôme, puis du Var, il ne doit y avoir aucune place au doute à l’approche de l’automne. Dans l’une des régions les plus attractives

de France, les personnes récemment installées n’ont pas l’expérience des grandes inondations passées. Or, Pierre Dartout en est persuadé : nombre de

décès, sinon la totalité, auraient pu être évités en adoptant le bon comportement face aux violentes précipitations.

Renouer avec la culture du risque

Pour étayer les propos du préfet de Région, Ghislaine Verrhiest-Leblanc, en charge de la mission interrégionale « inondation arc méditerranéen», cite une statistique: « Un tiers des victimes lors d’inondations trouve la mort pour s’être engagé au volant d’une voiture sur une route inondée.» L’enjeu de cette campagne d’information, qui s’affiche en pleine page dans plusieurs quotidiens régionaux depuis le 27 août dernier, est clair : sauver des vies, notamment en inculquant la culture du risque. Si en matière de prévention des inondations, «le travail des différents services de l’État concernés est de mieux en mieux compris par les communes et les collectivités territoriales », se félicite Pierre Dartout – en témoignent les 42 programmes d’actions de prévention des inondations (PAPI) déjà labellisés sur l’arc méditerranéen –, les citoyens doivent en revanche se familiariser avec huit bons comportements (voir par ailleurs). Huit réflexes simples auxquels le préfet de Région ajoute : « Pour être réactif, voire proactif, il est indispensable de consulter quotidiennement Météo France ». 1. Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement, Météo France, Service central d’hydrométéorologie et d’appui à la prévision des inondations, Service de prévisions des crues…